16) Une épave précieuse
Un jour, Thomas, le prospecteur, découvre, échouée au fond d’une anse, au bout de l’île et voilée par de hautes herbes, une chaloupe de sauvetage, sans rame, sans autre trace de service qu’une caisse assez bien conservée.
Il ouvre la caisse: outre du linge et quelques menus effets, son attention s’arrête sur un livre-album en assez bon ordre, intitulé:
Première année de Vers Demain
Curieux, notre homme s’assied et ouvre ce volume. Il lit. Il dévore. Il s’illumine:
«Mais, s’écrie-t-il, voilà ce qu’on aurait dû savoir depuis longtemps.
«L’argent ne tire nullement sa valeur de l’or, mais des produits que l’argent achète.
«L’argent peut être une simple comptabilité, les crédits passant d’un compte à l’autre selon les achats et les ventes. Le total de l’argent en rapport avec le total de la production.
«A toute augmentation de production, doit correspondre une augmentation équivalente d’argent… Jamais d’intérêt à payer sur l’argent naissant… Le progrès représenté, non pas par une dette publique, mais par un dividende égal à chacun… Les prix, ajustés au pouvoir d’achat par un coefficient des prix. Le Crédit Social…»
Thomas n’y tient plus. Il se lève et court, avec son livre, faire part de sa splendide découverte à ses quatre compagnons.